138 œufs. C’est ce que consomme en moyenne le Marocain par an. Même si elle est en évolution, la consommation d’œufs au Maroc demeure bien faible, induite le plus souvent, selon les producteurs, par les fausses informations circulant sur la valeur nutritive de l’œuf. A titre de comparaison, en France, on en consomme près de 245 unités. Les Japonais eux, mangent plus de 323 œufs par an. D’après les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, le corps humain a besoin de 25 à 30 grammes par jour de protéines d’origine animale. Cet apport atteint les 54,2 grammes dans les pays développés et les 21,5 grammes dans les pays en voie de développement. Or, le Maroc affiche un chiffre d’à peine 18 grammes. Avec ses 7 g de protéines de bonne qualité, l’œuf pourrait mieux contribuer à combler le déficit en protéines d’origine animale dont souffre le citoyen marocain. C’est sur le volet santé que les professionnels ont construit leur plan de communication pour augmenter la consommation. C’est un des axes de travail, mais pas le seul. En effet, pour fêter la 4e journée nationale de l’œuf, l’Association nationale des producteurs d’œufs et la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole organisent, le 15 janvier, un grand évènement culinaire à Marrakech. Après l’opération jus d’orange, cette célèbre place accueillera les professionnels pour confectionner la plus grande omelette d’Afrique qui nécessitera près de 21.000 œufs. On annonce déjà la participation de la star locale des recettes culinaires, Choumicha à ce challenge. C’est aussi une campagne pour booster les chiffres de la filière. Celle-ci cumule des investissements de 2,2 milliards de DH. La filière qui a connu une expansion fulgurante durant les 30 dernières années a investi des millions de DH dans des exploitations avec des systèmes et des technologies de pointe qui n’ont rien à envier à ceux utilisés en Europe. En plus de 4 couvoirs, le secteur se compose de 236 élevages de poules pondeuses agréés actuellement en plus de 5 centres de conditionnement. Depuis quelques années, un nouveau développement a vu le jour avec 3 unités de production d’ovo produits (œuf liquide pasteurisé). Avec cet ensemble d’infrastructures, le Maroc produit annuellement 3,9 milliards d’œufs, soit un taux d’accroissement d’environ 6% depuis 30 ans. Le chiffre d’affaires enregistré par la filière est estimé à 5 milliards de DH et le nombre d’emplois directs dépasse les 12.000 en plus de 30.000 emplois créés indirectement.
Traçabilité
Régie par la loi 49-999 relative à «la protection sanitaire des élevages avicoles, au contrôle de la production et la commercialisation des produits avicoles », la filière de production d’œufs est depuis bien organisée et surtout contrôlée. Toutes les fermes de production sont agréées par les Services Vétérinaires du Département de l’Agriculture. Elles sont sous la supervision d’un vétérinaire et sont soumises à des contrôles réguliers par les instances de l’Office national de sécurité sanitaire et alimentaire (OONSSA). Des registres de suivi d’élevage sont conservés dans les fermes d’élevage et permettent à tout instant et a posteriori une traçabilité sur l’état de santé des poules pondeuses, indique t-on auprès de la Fédération.
L'économiste Édition N° 3698 du 2012/01/13 B. B