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La gestion de mycotoxine chez la poule pondeuse

 

Les poules pondeuses sont très sensibles aux mycotoxines des aliments. La longueur de la période d’élevage (70 semaines ou plus) ainsi que l’utilisation de plus en plus accrue de produits et sous produits de l’industrie agroalimentaires contenant des niveaux élevés de mycotoxine, les exposent à des mycotoxines chroniques pouvant avoir des graves incidences sanitaires et économiques.

Plus de 500 mycotoxines sont été caractérisés durant les 50 dernières années, les plus dangereuses pour les poules pondeuses sont les aflatoxines, les ochratoxines la vomitoxine (DON), la toxine T-2, la zéaralénone, et les fumonisiens, ce danger est encore plus accrue par la capacité des ces mycotoxines d’agir en synergie produisant une toxicité additive et compliquant plus le diagnostic.

Plusieurs centres de recherche travaillent pour la détermination des seuils critiques de mycotoxines dans les aliments pour les différents espèces animales. Cette tache s’avère difficile puisque les niveaux déterminés supposent une action individuelle de chaque mycotoxine, hors c’est rarement le cas. S’ajoute à ceci la présence de mycotoxines masqués qui ne sont pas détectables par les analyses routinières et dont l’effet s’accentue encore une fois sur l’aliment ingéré.

Le tableau ci-dessous représente les niveaux de risque de quelques mycotoxines suivant leur niveau de concentration dans l’aliment pour les poules pondeuses.

 

 

Concentartion ppm (ug /kg d’aliment)

Mycotoxines

Risque faible

Risque modérè

Risuqe élevé

Aflatoxines

20

40

80

Ochratoxines

25

50

75

Trichothécenes B

500

1000

1500

Trichothécenes A

30

65

100

Acide fusarique

1000

2000

3000

Groupe des zéralenones

250

500

750

Fumonisines

5000

7500

10000

Ergot alcaloides

750

1500

3000

 

Les mycotoxines affectent négativement les performances des poules pondeuses à travers une diminution de la production des œufs et de leur masse, une fragilisation de la coquille, des aplombs, et une diminution de l’immunité.

Les effets sur la production et le poids des œufs peuvent être expliquées par l’impact négatif des mycotoxines sur la consommation d’aliment, sur le fonctionnement du foie ainsi que sur l’intégrité du tractus gastro-intestinal de la poule.

Les effets sur le système immunitaire, à travers la diminution des anticorps et la déstabilisation de l’intégrité cellulaire, rend les oiseaux plus vulnérables aux maladies infectieuses. Causant une morbidité et une mortalité plus élevées dont l’explication peut demeurer inconnue et énigmatique par l’éleveur.

Les effets négatifs des mycotoxines sur les os sont principalement dus à leur action sur la vitamine D . Quelques mycotoxines peuvent également affecter le fonctionnement du muscle squelettique conduisant à une faiblesse des aplombs.

La mortalité est donc accrue du fait de la faim (la poule ne peux plus se déplacer et se tenir debout pour manger), de la déshydratation et du piétinement. La reforme des poules est faites précocement pour des raisons de faibles productivités.

Concernant la qualité de l’œuf, l’intégrité de la coquille est fréquemment affectée par les mycotoxines. Par conséquente, des pertes d’éléments nutritifs sont alors observées. Le risque de contamination bactérienne est accru et la durée de conservation des œufs est réduite. Les mycotoxines peuvent également influer la forme, la texture et la propreté des œufs.

Les principaux effets sur la qualité de la coquille de certains mycotoxines et de leur mode d’action peuvent être résumés dans le tableau ci-dessous.

 

 

Mycotoxine

Mode d’action

Aflatoxines / Acide Cyclopiazonic

Rédut la disponibilité des minéraux (Ca, P et Zn), des vitamines (A et D) et les fonctions de l’hormone parathyroide.

T-2 toxin, DAS, DON

Réduit la densité de surface de la coquille. Endommage les reins, et réduit les protiénes fixatrices du Ca.

Zéaralenone

L’effet imitant de l’œstrogène, perturbe la localisation de l’enzyme anhydrase carbonique dans la coquille.

Ochratoxines

Réduit les lésions rénales

Citrinine et Patuline

Réduction teneur en Ca de la coquille des œufs, modification de forme de l’œuf.

Fumonisines

Réduit le poids de la coquille.

 

 

Concernant l’impact économique des mycotoxines dans un élevage de poules pondeuses, une récente étude conduite par ALLtech en partenariat avec l’Université de Guelph, au Canada a montré que les mycotoxines alimentaires ont induit une baisse de la production des œufs de 6 %. Dans une ferme d’une capacité de 100 000 poules pondeuses, les pertes par jour ont été évaluées à 6000 dhs. La gestion des mycotoxines en alimentation des poules pondeuses repose beaucoup sur la prévention. l'utilisation des principes HACCP pour contrôler les mycotoxines est fortement recommandée dans les usines d’aliments et chez les fabricants à la ferme. Les facteurs tels que l’humidité et activité de l'eau des grains, la température et humidité relative de l’environnement doivent être contrôlés.

L’aération des silos de stockage et le nettoyage fréquent de équipement de l’usine sont également des pratiques à adopter pour minimiser la production de mycotoxines.

Pour conclure, les poules pondeuses sont sensibles aux mycotoxines en raison de leur longue période d’exposition. Les symptômes non spécifiques et la nature subtile du challenge des mycotoxines justifient la mise en œuvre des étapes de la prévention des mycotoxines tout au long de la chaîne de production, plutôt que d’attendre que la dévastation se produise.