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Santé animale et humaine : aujourd'hui, plus que jamais, une préoccupation commune

 

La démonstration n’est plus à faire. Il existe un nombre considérable d’articles scientifiques sur l’utilisation intensive d’antibiotiques « en prévention » dans les élevages qui désignent cette pratique comme l’une des principales causes de l’antibiorésistance dans le monde entier. Cette surconsommation médicamenteuse par les animaux, préjudiciable aux adultes dans le monde entier, favorise la résistance aux bactéries, virus, champignons … prélude à un désastre sanitaire si on n’y met pas rapidement fin.

La santé animale et celle du consommateur sont incontestablement liées. D’où la question : quelle stratégie faut-il adopter maintenant, pour assainir notre alimentation, tout en participant à la lutte contre le Covid-19 ?

 

Un article datant de septembre 2019 dans la revue Science science.sciencemag.org/content/365/6459/eaaw1944 indique que depuis les années 2000, la production de viande s’est stabilisée dans les pays à revenu élevé mais a augmenté respectivement de 68%, 64% et 40% en Asie, Afrique et Amérique du Sud. Cette transition vers un régime plus protéiné dans ces pays à petits et moyens revenus a été favorisée par la globalisation des systèmes d’élevage intensif, dans lesquels les antibiotiques sont administrés quotidiennement pour développer la productivité. Un chiffre significatif : 73% des antibiotiques utilisés à travers le monde sont destinés à l’élevage animal.

Des nids de superbactéries résistant aux antibiotiques ont été observés partout dans ces fermes dépendantes aux antibiotiques, et constituent également une menace pour le développement de l’industrie de la viande et, par conséquent, pour la survie des agriculteurs eux-mêmes.

Ce phénomène est mondial, mais les zones les plus touchées sont celles des pays à revenus faibles et intermédiaires, dont le Maroc fait partie, ainsi que le sud du Brésil, l’Inde, le Kenya, le delta du Vietnam, l’Egypte.

Les secteurs d’activité les plus impactés sont les élevages où les animaux sont concentrés dans des espaces réduits : les poulets de chair, les poules pondeuses, les porcs et les lapins. Sans oublier l’élevage industriel de crevettes, crustacé le plus consommé dans le monde. La demande est tellement grande que ce secteur d’activité est devenu celui qui consomme le plus d’antibiotique et développe une forme d’antibiorésistance à des bactéries pathogènes comme E. coli ou Salmonella.

 

Le cas particulier du Maroc

 

Aucun chiffre précis ne permet d’évaluer exactement la consommation d’antibiotiques dans le secteur de l’élevage. Toutefois un article publié dans Agrimaroc www.agrimaroc.ma/elevage-resistance-antibiotiques/ nous permet de nous faire une idée en nous communiquant le chiffre d’affaires des antibiotiques vétérinaires. En l’espace de 10 ans, il est passé de 39,4 millions de dirhams en 1998 à 91,6 millions de dirhams en 2017, soit une hausse de 132%. Sans parler des filières de l’informel et de la contrebande (antibiotiques venus d’Inde, vendus à moitié prix par exemple).


La crise du Covid-19 nous remet en mémoire celle du H1N1 (2009 / 20 10) et nous force à réfléchir au bon usage des antibiotiques dans les élevages, afin de préserver l’efficacité des antimicrobiens essentiels à la médecine humaine. Elle encourage la transition vers les pratiques durables de l’agroécologie.

Comment remplacer les antibiotiques dans les élevages ?

En France, dans le cadre des recommandations internationales de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) ; le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, en partenariat avec le Ministère de la santé, a mis en place, des plans Ecoantibio. Ils s’inscrivent également dans le projet agroécologique dont les enjeux sont le changement durable des pratiques de prescription des antibiotiques, l'amélioration des conditions de vie des animaux et l'accès à des produits de santé efficaces et économiques, autres que les antibiotiques.

Il est intéressant de prendre connaissance de l’effort de l’Etat français qui, à travers ces plans, nous ont permis, acteur, éleveur ou consommateur, de prendre conscience de l’usage massif des antibiotiques.

Les slogans étaient les suivants

: - « Les antibiotiques, c’est pas automatique » à destination des détenteurs d'animaux de compagnie ;

- « Nourri, logé, vacciné » à destination des éleveurs. Le premier plan Ecoantibio (2012-2017) mettait en place : - Des mesures incitatives et volontaires à travers de grandes campagnes nationales de communication et de nombreux événements (colloques régionaux, conférences à l’international, articles de presse…), des modules de formation initiale et continue à destination des vétérinaires et des éleveurs et le financement de nombreuses études de recherche appliquée ;

- Des mesures législatives et réglementaires telles que l’interdiction des remises, rabais, ristournes pour les ventes d'antibiotiques, l’encadrement de la prescription et de la délivrance d'antibiotiques d'importance critique, la publication d’un guide de bonnes pratiques d'emploi des antibiotiques en médecine vétérinaire et la prise en compte de ce défi dans le code de déontologie vétérinaire.

 

Le plan Ecoantibio 2 (2017-2021) est articulé autour de 4 axes (agriculture.gouv.fr/le-plan-ecoantibio-2-2017-2021) :

- Développer les mesures de prévention des maladies infectieuses et faciliter le recours aux traitements alternatifs ;

- Communiquer et former sur les enjeux de lutte contre l'antibiorésistance, sur la prescription raisonnée des antibiotiques et sur les autres moyens de maîtrise des maladies infectieuses ;

- Mettre à disposition des outils partagés : outils d’évaluation et de suivi du recours aux antibiotiques et des outils pour leur prescription et administration responsables ;

- Partager les efforts en s’assurant de la bonne application des règles de bon usage au niveau national et favoriser leur adoption aux niveaux européen et international.

Aujourd’hui, l’un des principaux objectifs du plan Ecoantibio 2 est d’acquérir des références sur les traitements alternatifs permettant de limiter la prescription d’antibiotiques.

L’utilisation des huiles essentielles dans l’alimentation des élevages prend maintenant tout son sens.

 

Les huiles essentielles : la solution pour stopper l'utilisation des antibiotiques

 

Les huiles essentielles sont connues depuis longtemps pour leur action antimicrobienne. Elles permettent également de lutter efficacement contre les E. coli, les staphylocoques et même les salmonelles. Elles agissent comme facteur de croissance au même titre que les antibiotiques grâce à leurs actions antioxydantes et renforcent le système immunitaire.

Les huiles essentielles ont d’autres avantages. Elles sont considérées comme un additif alimentaire car elles augmentent l’appétence, contribuent naturellement au travail digestif et agissent comme stimulant.

De nombreuses études et essais ont été réalisés mondialement dans de nombreux domaines : équidés, dromadaires de courses, vaches laitières, aquaculture, aviculture, apiculture…

Au Maroc, sa majesté le roi Mohamed VI a lancé en février 2020 le plan Génération Green 2020-2030 qui a succédé au Plan Maroc Vert, mis en place par le souverain en avril 2008. Le Ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, monsieur Aziz Akhannouch porte le défi de performer l’agriculture marocaine.


Le pari de ce plan est de développer l’agriculture pour en faire un moteur économique puissant tout en conciliant le bien-être des travailleurs et le respect de l’environnement. C’est donc le moment d’accompagner les agriculteurs et les éleveurs vers de nouvelles pratiques d’agriculture, l’agroécologie et de nouvelles techniques d’élevage. C’est d’autant plus indispensable que la crise engendrée par le Covid-19, avec pour conséquence immédiate l’effondrement des marchés agricoles, intervient dans une période de sécheresse qui touche gravement le Sud du pays et aggravée encore par la raréfaction des ressources hydrauliques.

Mais attention, les huiles essentielles agissent de façons spécifiques et ne se combinent pas forcément. Elles doivent être utilisées avec précaution car leurs associations et leurs dosages peuvent renforcer ou aggraver leurs effets mutuels.

Au Maroc, j’ai mené avec des professionnels, des tests sur les abeilles et sur des poulets de chair. Les résultats sont très prometteurs. Pour les abeilles en termes d’augmentation de l’activité de la ruche et de quantité de miel produit. Pour les poulets en termes de taux de mortalité, de santé, d’augmentation de leur poids en fin du cycle, de la qualité de la viande, par rapport à un groupe traité aux antibiotiques.

 

 

Resultalt d'étude sur l'utilsation des huiles essenstielles sur un élévage de poulet de chair

 

Julia Tatin COJT Consulting